Les 30 ans de l’association, une vaste salle, une longue période d’exposition, un public présent ; telles étaient nos observations lors de la découverte de l’espace culturel de la Douve à Langeais.
Nous avions l’occasion de présenter des pièces exceptionnelles, ce qui ne se représenterait peut-être pas aisément.
Il s’agit bien sûr du métier à tisser et des tentures de l’hôtel de ville. Le premier ne pouvait être présenté que dans l’emplacement où il a été mis, compte tenu de sa hauteur, celle des poutres de la charpente et du système d’éclairage. Le second, également à cause de sa hauteur devait d’une part, impérativement être fixé sur la sommité de la charpente afin de déployer l’ensemble de l’étoffe et d’autre part, parce que cet espace ne bénéficie d’aucune lumière naturelle néfaste.
À son entrée, le visiteur possède d’emblée une vue d’ensemble de l’exposition. Une première vitrine présente brièvement la route de la soie avec des livres, des photographies, des étoffes brodées orientales.
Face à lui, les vidéos qui ont demandé beaucoup de travail également, l’invitent à aborder le sujet puis à se diriger vers les vitrines concernant la sériciculture : cocons, feuilles de mûriers, livres, produits issus du mûriers, soie grège, soie teintée… Puis, il voit une vitrine évoquant le travail préparatoire du fabricant qui rassemble des échantillons de matières ou des textiles et des outils de précisions. Vient ensuite la vitrine du dessinateur qui regroupe des gouaches, des dessins, des mises en carte, des étoffes de travail rapprochées d’aquarelle au dessin identique. Autour du métier à tisser, le visiteur peut circuler et observer le travail du passementier dans une vitrine où plusieurs familles sont représentées pour enfin découvrir les étoffes rassemblées dans la partie la plus sombre de la salle.
En effet, toutes les premières pièces mentionnées ne craignent pas la lumière présente face aux baies vitrées et ont été choisies pour cette raison en plus de leur intérêt thématique.
Les étoffes devant impérativement être protégées du soleil, de la lune et surtout des flashs, il était impératif de les placer dans l’espace le plus sombre et face aux personnes assurant la surveillance. De gauche à droite, le visiteur peut d’abord découvrir les différentes sortes d’étoffes, ce qui est aisé compte tenu de la variété des collections de l’association. Damas, damas dentelles, moires, brochés, velours ciselés, impression chaîne, c’est un inventaire de la création technique et esthétique tourangelle qui est représentée avec pour point culminant la tenture de l’hôtel de ville et les rideaux de l’exposition de Saint Louis du Missouri.
Cette exposition ne serait pas complète sans la présence de pièces travaillées, comme un ensemble de gilets d’homme, une robe en soie fleurie agrémentée de dentelles, des chasubles brodées au carton et des passementeries issues de plusieurs maisons tourangelles.
Loin de rester figées dans leurs vitrines, ces pièces ouvrent d’autres champs d’application, l’utilisation de la soie dans des bijoux contemporains, la découverte des croisements des fils à travers des métiers de dé-monstration.
Un article est bien court pour dé-tailler la variété, la qualité des pièces présentées dans cette salle, leur intérêt, leur histoire
Le plus difficile dans la préparation de cette exposition, fut sans doute la nécessité de faire des choix qui correspondent à la fois aux attentes du public, aux problèmes inhérents à la conservation ou à l’état des pièces disponibles, à la cohérence d’ensemble et que ces difficultés ont été surmontées par la rigueur, la mobilisation de chacun, le travail.
Emilie BALLON